retiradas, histoires d’exils

Entre l’automne 2015 et l’été 2017, nous avons invité Emilie Mousset (créatrice sonore) et Delphine Lancelle (photographe) à travailler sur la thématique de la Retirada et le Comminges où comment la présence des réfugiés politiques espagnols a contribué à façonner le paysage politique, social, humain… du territoire Comminges.

En lien étroit avec l’association Memoria y exilio, elles sont allées à la rencontre de nombre de familles installées ici, ayant fui - dans ce qu’on nomme la Retirada - la dictature de Franco. Convaincus que notre territoire serait bien différent aujourd’hui sans « l’ajout politique et humain » de tous ces Républicains espagnols, nous avons invité ces deux artistes à tisser une trace sensible de leurs histoires personnelles qui composent notre Histoire collective.

Ils ont vécu la Retirada, grandi avec les histoires ou silences familiaux, se sont passionnés d’Histoire ou s’engagent aujourd’hui de manière militante… Peu importe la génération à laquelle ils appartiennent, la question de la lutte, ils la portent intimement en eux. C’est tout ça (et bien plus encore…) qu’Emilie et Delphine, avec leur micro discret et leur sténopé, ont recueilli. Elles en ont créé un spectacle que nous avons présenté à Miramont de Comminges en juillet 2017, menant de l’école du village à l’ancien refuge dans lequel de nombreux Espagnols ont été hébergés à leur arrivée en 1939.

En parallèle, nous avons invité Emilie Mousset à travailler avec des élèves de 1re du lycée Bagatelle sur cette même thématique : Comment cette Histoire résonne aujourd’hui pour des jeunes de 16 ans ? Que révèle-t-elle d’un rapport à nos origines, à nos chemins de vie, à notre hospitalité… ? Comment la jeunesse vit-elle avec cet héritage ?

Intitulé « Mémoire sonore d’un territoire : la retirada et le Comminges »*, ce projet a consisté à réaliser une pièce sonore commune, mêlant témoignages de familles de Républicains espagnols, paysages sonores, musiques inspirées des chants révolutionnaires, archives radiophoniques… en interrogeant plus globalement, au-delà du fait historique, l’accueil de l’étranger.
Afin de nourrir leurs réflexions, les élèves ont rencontré et interviewé certains membres de l’Association Memoria y exilio, se sont rendus à Toulouse pour suivre le Parcours des Républicains espagnols et sont allés visiter le Mémorial de Rivesaltes.
La pièce sonore ainsi créée a été diffusée au lycée, à l’attention des élèves et des enseignants, en présence de ses jeunes auteurs, tous très sensibles à ces histoires de déplacements contraints de populations, d’hier et d’aujourd’hui.
Car c’est cela aussi qui justifie notre présence au sein des établissements scolaires : sensibiliser les jeunes, par l’art notamment, à des problématiques politiques et citoyennes. Favoriser la conscience, l’émancipation et le libre arbitre de chacun.

En cliquant juste dessous, vous pourrez, vous aussi, écouter la pièce sonore créée par les lycéens :

*ce projet a été cofinancé par le Lycée Bagatelle, la Région Occitanie dans le cadre des Projets d’Avenir et Pronomade(s), bien sûr !