les commandes

Passer des commandes à des artistes, leur lancer des invitations à écrire une page de l’imaginaire collectif du territoire, les accompagner dans cette démarche de création contextuelle… fait véritablement partie de l’ADN de Pronomade(s) !
Ces commandes spécifiques donnent lieu à des expériences singulières, le plus souvent non reproductibles, pour un lieu unique, et sur une période déterminée. Il peut s’agir de contes ouverts, nourrissant l’imaginaire de l’instant ou détournant des lieux communs, ou de la réalisation de traces ou d’actes portés par la mémoire collective de notre territoire.

Des Saint Gaudingue - dont la codirection artistique était confiée à une compagnie, à « Des rives, la nuit » - invitation à concevoir une dérive artistique pour une nuit entière, en passant par les commandes de parcours dans le paysage du Haut Comminges ou la carte blanche donnée à un professionnel dans le cadre de « programmer un programmateur », nous affectionnons vraiment ce type de relations aux artistes, aux territoires et aux publics !

La plus mythique, irrégulière et régulièrement arrosée, c’est bien sûr « Des rives, la nuit ». Il s’agit de donner du temps à une compagnie (entre 18 et 24 mois), un territoire de jeu et des moyens pour tenter une histoire, lui permettre d’inviter d’autres compagnies ou artistes, offrir un cadre pour oser les prémices de futures créations, les tester grandeur nature dans le paysage…

« Des rives, la nuit » est aussi une invitation lancée à des spectateurs de traverser une nuit jalonnée de rendez-vous insolites, du coucher du soleil à son lever. Ne se limitant pas à une belle succession de spectacles sur une nuit, « Des rives, la nuit » offre une ambiance particulière, une narration qui suppose que le public s’engage à rester jusqu’au petit matin… que les spectateurs s’abandonnent les yeux fermés pour les garder ouverts jusqu’au lever du soleil.

Rappel des éditions passées :
• Première édition, en juillet 2005, Turak théâtre avait rêvé et réalisé une dérive le long de la rivière Job, reliant Izaut de L’Hôtel, Cabanac Cazaux et Encausse les Thermes...
• Deuxième édition (donc deux ans après !), en septembre 2007, la compagnie dijonnaise Opus invitait les spectateurs à assister, au camping de Saint Martory, à la naissance de l’automne…
• Troisième édition (trois ans après la deuxième, donc !), en juin 2010, les Bordelais d’Opéra pagaï écrivaient une dérive sur les coteaux des Portes du Comminges (autour de L’Isle en Dodon et Puymaurin), mêlant très habilement le vrai et le faux, interrogeant jusqu’à l’absurde le principe de précaution …
• La quatrième édition fut celle de Thé à la Rue (quatre ans après la troisième édition, donc !) en 2014. Invitant à la recherche du mieux-être (a priori…). Entre Aurignac et Alan, plus de 500 personnes se sont abandonnées à cette dérive, que seule la violence des orages d’été pyrénéens a stoppée le second soir. Si la malédiction aqueuse de ce rendez-vous a refrappé la seconde nuit, les spectateurs du premier soir ont vu ensemble le soleil saluer la lune sur les coups de 5 heures du mat’, après plus de 10 heures de spectacle.

Depuis 2016 également, nous invitons - plus ou moins régulièrement - des programmateurs complices à venir bousculer, décaler, augmenter... notre programmation. « Programmer un programmateur » est une véritable carte blanche donnée à un professionnel (dont nous aimons le regard, bien évidemment) pour qu’il vous propose de découvrir les créations de quelques artistes qu’il aurait accueillis chez lui.
Ainsi en octobre 2016, Claude Guinard, directeur des Tombées de la nuit à Rennes avait, pour une soirée, transformé le centre de Boussens en véritable fête foraine artistique, avec son Megapark, ses concerts, sa kermesse belge...

En septembre 2019, pendant 3 jours, Kees Lesuis, directeur artistique du festival Oerol sur l’île de Tershelling aux Pays-Bas, a investi le petit village d’Arbas avec des artistes néerlandais interrogeant le rapport que nous entretenons à la nature : opéra pour le paysage, musée de la nature, conversation sans parole, installations plastiques dans la rivière... un slow rendez-vous, dédié à la contemplation du paysage.

Et pour décembre 2024, c’est Francis Peduzzi, directeur depuis 33 ans du Channel, scène nationale de Calais dont le projet a été une vraie source d’inspiration (dans son souci de l’hospitalité notamment !), qui s’est vu confier l’écriture d’un temps fort. A suivre...